La photo et la vidéo avec votre drone
Réaliser des photos et de la vidéo avec un drone est possible. L’essor des réseaux sociaux, la démocratisation des capteurs haute définition et la facilité d’accès aux drones grand public ont bouleversé la production d’images. Qu’il s’agisse d’un vlog de voyage, d’une visite immobilière ou d’un repérage pour un tournage professionnel, le drone offre désormais un point de vue incontournable : celui du ciel. À condition de choisir le bon équipement et de maîtriser quelques réglages clés, il est possible de produire des photos et des vidéos dignes d’une production cinéma.
Choisir le bon drone pour la photo et la vidéo
Les drones récents, tels que le DJI Mavic 4 Pro ou encore le DJI Mini 4 Pro, embarquent des capteurs allant du 1/1,3 pouce au format 4/3. Plus le capteur est grand, plus la plage dynamique est large et plus le rendu en basse lumière progresse. Certains modèles proposent aujourd’hui cent mégapixels en photo, un encodage 12 bits et des profils Log. Le couple capteur-objectif doit être étudié : ouverture fixe ou variable ? Focale équivalente ? Distorsion ? Stabilisation mécanique trois axes ? Chaque caractéristique impacte directement le rendu de vos images.
Conseils pour optimiser ses prises de vue en drone
Photo aérienne : du RAW 14 bits au bracketing HDR
Pour maximiser la qualité photographique, capturez toujours en RAW 14 bits lorsque votre drone le permet ; vous préservez ainsi un maximum d’informations dans les ombres et les hautes lumières. Exploitez le bracketing automatique pour réaliser des panoramas HDR sans bruit numérique, et pensez aux filtres ND/PL qui limitent la surexposition tout en contrôlant les reflets. Vérifiez la netteté au pixel près lors de vos premières prises de vue et ajustez la mise au point manuelle si nécessaire.
Vidéo aérienne : Log 10 bits, framerates et codecs
Le tournage vidéo bénéficie des profils Log (D-Log M, HLG, Autel Log) qui enregistrent jusqu’à dix bits de profondeur couleur, idéale pour l’étalonnage. Respectez la règle du 180° : un obturateur réglé à la moitié de votre votre cadence. Ainsi, à 25 images par seconde, fixez votre obturateur à 1/50 s pour un mouvement naturel. Le codec H.265 optimise la compression, tandis que les débits supérieurs à 150 Mo/s assurent la netteté des détails complexes. Anticipez la destination finale : un ralenti fluide exige 50 ou 60 images par seconde, voire 100p.
Réglages manuels essentiels
L’exposition équilibrée repose sur le triangle ISO-ouverture-vitesse. Sur la plupart des drones, l’ouverture est fixe ; il faut donc jouer d’abord sur l’ISO, puis corriger la vitesse au moyen de filtres ND. Utilisez l’histogramme intégré pour vérifier la répartition des valeurs tonalités et activez le mode zebra pour détecter les zones sur ou sous exposées. En vidéo, bloquez la balance des blancs pour éviter les sautes de teinte. Enfin, désactivez la mise au point automatique pendant un travelling : la profondeur de champ généreuse compense le léger décalage de distance.
Avant et après le vol
Pré-production : repérage, météo, réglementation
Un tournage réussi commence avant le décollage. Analysez votre zone via Géoportail, délimitez vos axes de vol et vérifiez la couverture satellite GNSS. Choisissez la golden hour pour profiter d’une lumière douce et vérifiez la force du vent (idéalement sous 8 m/s). Emportez des batteries supplémentaires, un kit de filtres et une powerbank afin de sécuriser votre planning.
Post-production : dématriçage, étalonnage, montage
Dans Lightroom ou Capture One, tirez parti des fichiers DNG pour récupérer les hautes lumières, ajustez la balance des blancs et appliquez un profil objectif. Pour la vidéo, convertissez votre Log en Rec.709 via un LUT technique, puis affinez contraste et saturation dans DaVinci Resolve. Stabilisez légèrement si nécessaire, ajoutez un fondu audio et exportez au débit recommandé par votre plateforme de diffusion (généralement 40 Mo/s en 4K UHD).
S’inspirer et progresser
Trois cas d’usage concrets
- Pour un clip musical, alternez mouvements orbitaux et replongées rapides afin de dynamiser le rythme.
- Une vidéo immobilière gagnera à employer des travellings lents à faible altitude, soulignant la surface et les volumes.
- En tourisme, un plan dronie inversé dévoile progressivement le paysage et place le sujet au cœur de la narration.
Check-list d'entraînement avant décollage
Maîtrisez le stationnaire à un mètre du sol sans corrections brusques, puis entraînez-vous en mode Cine pour des trajectoires fluides. Testez le verrouillage d’exposition, la mise au point manuelle et l’activation du retour automatique. Familiarisez-vous avec un simulateur pour apprendre des manœuvres complexes, et répétez un vol à vitesse régulière pour muscler vos réflexes.
Conclusion
La photo et la vidéo par drone nécessitent un matériel adapté, une préparation précise et une dose d’entraînement. En maîtrisant capteur, codecs et réglages manuels, vous transformez les contraintes du drone en atouts créatifs. Avec les drones proposés aujourd'hui sur le marché, il n’a jamais été aussi simple d’obtenir un rendu professionnel depuis le ciel.
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